Comment faire participer les citoyens ?

Crédit photo : master1305 sur Freepik

Faire participer les citoyens, nécessite de déployer des moyens humains, matériels ou encore financiers indispensables à la réussite de la démarche. Pour cela, nombreuses sont les collectivités territoriales qui se font accompagnées par un prestataire extérieur, pour les appuyer dans la mise en œuvre de leur dispositif.

La Convention citoyenne pour le climat, le “grand débat national” ou encore la crise des gilets jaunes, sont autant de manifestations qui démontrent la volonté des citoyens d’être consultés. Ainsi, pour satisfaire cette forte demande, un nombre croissant de démarches participatives voient le jour. Or, il n’est pas toujours simple d’éviter les pièges lorsqu’on se lance.

C’est pourquoi nous vous avons concocté un article jalonné de bons conseils et de bonnes pratiques à adopter, pour faire participer les citoyens à votre dispositif et ainsi favoriser sa réussite.

Définir l’objectif de votre démarche : une étape essentielle pour inciter les citoyens à participer

De plus en plus d’élus locaux se lancent dans la participation citoyenne. En effet, consulter les habitants et usagers du territoire possède plusieurs objectifs. Outre satisfaire la demande grandissante de la population, il peut alors s’agir de lutter contre la défiance des citoyens envers leurs représentants. La participation citoyenne est d’ailleurs souvent présentée comme un moyen de faire face à ce phénomène, en replaçant le citoyen au cœur des projets locaux.

Les démarches participatives peuvent aussi avoir pour but de renforcer le sentiment d’appartenance à la collectivité ou de responsabiliser les citoyens. Comment ? En les confrontant à la difficulté d’imaginer des projets en tenant compte des critères juridiques, financiers ou techniques auxquels sont confrontés les pouvoirs publics. Enfin, consulter la population peut aussi servir à sonder l’avis des habitants avant de lancer un nouveau projet, qui pourrait impacter leur quotidien.

S’il existe une pluralité de raisons de mettre en place un tel dispositif, pourquoi est-ce indispensable d’identifier l’objectif qu’il poursuit ? Tout d’abord, parce que définir votre objectif vous permettra d’identifier le résultat attendu à l’issue de la démarche, et donc de pouvoir l’évaluer une fois terminée. De plus, connaître votre objectif vous servira à déterminer les moyens les plus adaptés pour l’atteindre.

Crédit photo : Image de Freepik

Désormais, vous devez sûrement vous demander comment faire pour déterminer la raison d’être de votre concertation ? Pas de panique, nous vous avons préparé quelques questions indispensables à vous poser et qui vous guiderons dans la définition des objectifs de votre démarche.

Faire participer les citoyens en ligne et/ou sur le terrain : comment choisir ?

Maintenant que vous savez pourquoi et comment définir l’objectif de votre démarche participative, reste alors à déterminer comment atteindre ce but ? Il existe un grand nombre de solutions de participation citoyenne (enquête, jury citoyen, budget participatif… etc.). Toute la difficulté réside alors dans la sélection de l’outil le plus adapté à votre audience. Afin d’éclairer votre choix, nous avons dressé une liste des avantages et des inconvénients de deux formes de démarches participatives existantes.

Participation citoyenne sur le terrain

Les avantages

• Encourage le dialogue et les interactions sociales entre les participants
• Favorise la convivialité des échanges
• Privilégie la collaboration entre les participants
• Profite d’un large choix d’outils (balades urbaines, ateliers collaboratifs…)

Les inconvénients

• Nécessite de se déplacer et de respecter un créneau horaire
• Éloigne une partie de la population (familles, personnes à mobilité réduite…)
• Seul l’avis exprimé par les individus présents est pris en compte

Participation citoyenne en ligne

Les avantages

• Associe des publics qui étaient éloignés de ces démarches
• Simplifie les conditions de participation du public
• Facilite la mise à disposition d’informations
• Profite d’un large choix d’outils (cartes participatives, appel à idées…)

Les inconvénients

• Le numérique ne permet pas de supprimer les inégalités (illectronisme, fracture numérique…)
• Limite les échanges entre les participants
• Restreint la convivialité de la démarche

Crédit photo : lookstudio sur Freepik

Bien qu’on les présente souvent comme étant opposées, les démarches numériques et de terrain sont complémentaires. Nous vous encourageons donc à associer ces deux formes de participation afin de favoriser l’expression du plus grand nombre.

2 exemples de démarches de participation citoyenne réussies dans les communes

Budget participatif de Villefontaine (19K habitants), les porteurs de projets témoignent

Afin de dresser le bilan de la première édition de son budget participatif, Villefontaine a accordé un article dédié à la restitution des résultats dans son journal municipal. Ce dernier revient alors sur le contexte de réalisation de la concertation, les temps forts, mais aussi les projets désignés lauréats par les habitants. Parce que remettre les citoyens au cœur des projets de la commune, constitue l’un des principaux objectifs de la démarche, une interview des trois porteurs des projets lauréats a été réalisée pour l’article. Un point essentiel pour favoriser l’adhésion des citoyens au dispositif, en démontrant que chacun a l’opportunité de proposer une idée pour la commune et de la voir se concrétiser.

Charleville-Mézières (48K habitants), les citoyens invités à identifier les points durs de circulation

Afin de co-construire son nouveau schéma des mobilités, Charleville-Mézières a organisé une concertation citoyenne en ligne à destination des habitants et usagers du territoire. Qu’ils circulent à pied, en voiture, en vélo ou encore en transport en commun, les citoyens pouvaient localiser sur une carte participative les problèmes qu’ils rencontraient sur leur trajet. Après un mois de consultation, 486 contributions ont été déposées sur la plateforme de la ville. Si la population était invitée à exprimer son mécontentement, aucune modération n’a été effectuée et le dispositif s’est déroulé dans la bienveillance et la bonne intelligence.

Ainsi vous l’aurez compris, les bonnes pratiques que vous devez absolument adopter sont la définition d’un objectif clair et atteignable, la mise en place d’outils adaptés à votre audience, et enfin une communication suffisante et pertinente.