Qu'est ce que la participation citoyenne ?

Comment aborder la participation citoyenne sans clairement savoir ce qu’elle désigne ? Alors que la définition de la participation citoyenne ne fait pas consensus, le concept reste particulièrement mobilisé dans le service public. De plus, elle s’étend aussi à la sphère privée à l’initiative des entreprises et des associations.
Pour vous aiguiller, concentrons-nous sur la signification de la participation citoyenne et sur le potentiel de ces démarches participatives pour votre organisation et votre public.
Participation citoyenne : définition
Si nous devions donner une définition élargie de la participation citoyenne, elle désignerait tout engagement en vue d’influer sur une décision publique qui touchera la communauté. Ce qui englobe autant la participation à des dispositifs institutionnels que l’engagement dans des actions menées par des membres de la société civile. Il y a alors deux formes de participation citoyenne :
- descendante, organisée par les pouvoirs publics,
- ascendante, lorsque les citoyens s’organisent eux-mêmes pour faire remonter leurs préoccupations.
La participation citoyenne correspond au processus d’engagement de citoyens lambda, agissant seuls ou collectivement, afin d’influer sur leur vie communautaire.
Ainsi, il s’agit d’une conception du terme assez étendue qui correspond autant à des initiatives citoyennes collectives qu’à des démarches participatives institutionnalisées. De son côté, l’Institut du Nouveau Monde catégorise les pratiques de participation citoyenne de la façon suivante :
- la participation publique à des dispositifs institutionnels,
- la participation sociale à des actions collectives,
- la participation électorale aux scrutins.
A l’origine, ces expériences prenaient place essentiellement dans le secteur de l’aménagement urbain. Maintenant, elles s’étendent à la majorité des secteurs des politiques publiques.
De l’information à la co-décision, les types de participation citoyenne
La participation citoyenne dite institutionnelle recoupe elle-même des réalités très diverses. En effet, elle peut se diviser en plusieurs types. Le facteur de différenciation repose principalement sur le degré d’implication du citoyen dans l’élaboration de l’action publique. En général, 4 niveaux en ressortent.
L’information
L’information, considérée comme une première forme de partage du pouvoir, consiste à donner de la visibilité aux projets menés par votre organisation et à fournir les éléments de compréhension à votre public. Même si la personne ne participe pas au sens strict du terme, elle bénéficie d’un droit de regard sur ce qui est fait. Ce premier niveau constitue le point de départ pour débattre d’un sujet ou émettre un avis.
La consultation
La consultation revient à recueillir la parole, les idées et avis des personnes concernées par un projet. Elle se déroule entre la définition du projet et la décision finale. Ainsi, elle prend en considération l’expression citoyenne sans pour autant garantir leur prise en compte.
La concertation
Dans le cas de la concertation ou la co-construction, les habitants sont invités à émettre leurs propositions et échanger leurs arguments pour élaborer un projet commun. Au contraire d’une consultation ponctuelle, la concertation s’inscrit dans un processus plus ou moins long durant lequel le public participe aux différentes étapes de création. Même si, là aussi, les avis et les propositions émis n’ont pas de caractère contraignant, la démarche instaure un véritable dialogue de proximité entre décideurs et habitants (ou usagers).
La co-décision
La co-décision ouvre la possibilité aux citoyens de modifier les propositions formulées par les pouvoirs publics et de présenter leurs propres idées. Cette fois, le processus aboutit forcément à une décision collective et partagée. Les budgets participatifs illustrent parfaitement cette échelle de participation. En effet, les participants peuvent proposer des projets et voter pour ceux qu’ils souhaitent voir se réaliser à partir d’une enveloppe budgétaire allouée par le commanditaire.
Faire de la participation citoyenne, quels enjeux ?
Maintenant que nous avons fait le tour du terme “participation citoyenne”, nous pouvons maintenant aborder la question de ses enjeux. Pourquoi faire de la participation ? A qui s’adresse-t-elle ? Quels avantages pour vous et vos habitants ou vos usagers ?
La participation citoyenne peut devenir un important levier pour renouveler les façons de mener l’action publique et “régénérer la démocratie”. Ainsi, elle a ses avantages autant du côté des décideurs que du côté des publics.
Du point de vue des organisateurs
Elle permet d’améliorer les politiques publiques mises en œuvre grâce au recueil des besoins et des attentes des personnes. Ce faire ensemble favorise l’élaboration d’actions plus pertinentes, efficaces et transparentes. Par ailleurs, les décisions qui ont fait l’objet d’une concertation en amont ont tendance à être davantage acceptées, car mieux comprises et débattues.
Du point de vue du public
Les démarches participatives répondent avant tout à la demande d’une démocratie plus à l’écoute des citoyens et plus participative. Notamment car elles donnent aux citoyens un nouvel accès à l’information et la possibilité de s’exprimer sur des projets menés sur leur territoire. Ainsi, ces dispositifs permettent de recréer des espaces de dialogue collectif et de partager des intérêts communs. En outre, ils aident au développement de compétences et à la compréhension du service public tout en contribuant à l’émancipation du citoyen.
La définition de la participation citoyenne couvre donc un large spectre et peine à décrire réellement la réalité du terrain. De l’information à la co-décision, en passant par la concertation, la signification qui se cache derrière la participation citoyenne dépend de la démarche participative menée.